BARCELONA WIN DE LISBONNE

Avancer. La Barcelone a marqué une nouvelle victoire qui permet solo mener leur groupe en Ligue des Champions et, accessoirement, se rendre à la Classique avec plein de triomphes. Des buts de Cesc et Alexis a décidé un jeu dans lequel une note négative mis Puyol. Le capitaine Barca, qui réapparaît aujourd'hui reinjured après être tombé malade dans un en-tête. En outre, Busquets a vu rouge dans les dernières minutes.

La Croatie, l'air de rien...

Outsider du groupe C, la Croatie a dominé l'Eire (3-1) à Poznan. Après le nul entre l'Espagne et l'Italie, les hommes de Bilic sont en tête.




Visiblement, ces deux-là ne veulent pas se contenter du rôle de faire-valoir auquel ils semblent destinés. L'Eire et la Croatie ont offert une rencontre enlevée et séduisante. Et si les hommes de Bilic l'ont emporté finalement assez logiquement (3-1), leurs adversaires n'ont pas été en reste. L'Espagne et l'Italie sont prévenues. Très bien rôdés collectivement, bien aidés par un avant-centre en tat de grâce, Mario Mandzukic, auteur d'un doublé, les Croates auront forcément leur mot à dire dans ce groupe C. Ils en sont les leaders à l'issue de la première journée suite au match nul entre les deux poids lourds du groupe (1-1).
Comme il y a quatre ans, ils ont proposé un jeu vif et incisif, se posant en candidats sérieux aux quarts de finale. Et ils n'ont jamais perdu contre l'Italie, qu'ils affrontent le 14 juin dans ce même Stade Municipal. Dominateurs dans la possession (56%), dans les intentions (15 tirs contre 9) et dans la circulation du ballon (428 passes contre 339), les Croates ont ouvert le score rapidement sur une première inspiration de Mandzukic (3e).
La Croatie a repris l'avantage grâce à Jelavic sur un but litigieux. Si l'attaquant d'Everton était hors-jeu sur la passe en profondeur de Luka Modric, la mauvaise déviation de Stephen Ward, vers Jelavic, l'a remis en jeu. Giovanni Trapattoni et les Irlandais ont protesté. En vain. Mais l'Eire, incapable de faire le jeu, a surtout touché ses limites techniques. Elle a dû s’en remettre aux coups de pieds arrêtés pour faire planer le danger sur le but de Pletikosa.

L'Allemagne tient le choc

L'Allemagne a bien entamé son Euro en s'imposant face au Portugal (1-0), à Lviv, dans un groupe B très relevé. Mais elle a souffert.



Après la première surprise, la première déception. Dans la foulée de la victoire du Danemark sur les Pays-Bas (1-0), l'Allemagne et le Portugal ont livré un match moyen, parfois indigent, pour le compte du fameux groupe de la "mort". Et au petit jeu des occasions manquées, c'est la Nationalmannschaft qui s'en est tirée avec la victoire (1-0) à Lviv grâce à un but de la tête de Mario Gomez, à l'entrée du dernier quart d'heure (72e). Un but qui a bien failli ne pas voir le jour, l'attaquant du Bayern Munich devant céder sa place à Miroslav Klöse qui était déjà en train de s'échauffer. Joachim Löw a finalement bien fait d'attendre, sa formation prenant du coup la tête de ce groupe B aux côtés des Danois.
Ce résultat ne masque pas une légère inquiétude, aussi bien pour l'une que pour l'autre équipe. Cette première affiche s'annonçait pourtant prometteuse mais ni les vice-champions d'Europe, ni les Lusitaniens n'ont évolué à leur réel niveau pour leur entrée dans la compétition. Si les Allemands ont pris le jeu à leur compte, ils n'ont pas eu d'occasion véritablement dangereuse jusqu'au but de Gomez (4 tirs cadrés seulement sur 12). Quant aux Portugais, qui avaient choisi d'évoluer en contre, ils n'ont pas été transcendants malgré la plus grosse occasion de la première période - un tir enroulé de Pepé tapant la barre puis rebondissant sur la ligne (44e) - et dix dernières minutes intéressantes.
Passons sur la première période, définitivement à sa place dans la ville de Lviv, berceau du masochisme. Entre des Allemands timorés et des Portugais balançant devant à tout va sans construire, le public n'a rien eu à se mettre sous la dent. En seconde période, les deux formations ont un peu plus joué, l'ouverture du score dégageant enfin des espaces. Les Portugais auraient même pu égaliser sur cette lourde frappe de Cristiano Ronaldo (82e) ou ce tir à bout portant de Varela, repoussé par Neuer (88e). Avec sept tirs cadrés au total (dont 4 pour le Madrilène), personne n'aurait crié au scandale. Dommage pour les hommes de Paulo Bento car l'Allemagne était prenable. Elle ne le sera sans doute pas bien longtemps.
Par Philippe DA COSTA

La Russie frappe fort

Pour son entrée, la Russie a marqué les esprits face à la République tchèque (4-1). Les joueurs de Dick Advocaat sont en tête du groupe A.





Dick Advocaat avait raison. La Russie est bien la favorite de la poule A, comme le disait son sélectionneur néerlandais la veille du match. Grâce à des buts d'Alan Dzagoev (15e, 79e), Roman Shirokov (24e) et Roman Pavlyuchenko (82e), elle a surclassé l'équipe tchèque. Vaclav Pilar (51e) a juste redonné un peu d'espoir à la moitié tchèque d'un stade entièrement rouge. La Russie a confirmé en compétition les promesses entrevues lors de sa démonstration face à l'Italie (3-0) en amical, le 1er juin, et se pose en outsider de l'Euro, comme l'annonçait le malin Advocaat.
Son jeu de passes parfaitement huilé a désorienté la défense tchèque, qui a laissé son dernier rempart, le champion d'Europe - avec Chelsea - Petr Cech bien seul face aux vagues rouges. Le jeune Dzagoev (21 ans) a ouvert le score sur un mouvement fluide des Russes, initié par Konstantin Zyryanov, en reprenant dans le but une tête d'Alexander Kerzhakov repoussée par le poteau. Roman Shirokov a marqué sur une passe en profondeur d'Andrei Arshavin, avant la réduction du score en début de seconde période par Pilar, qui a évité la sortie de Vyacheslav Malafeev, le gardien du Zenit Saint-Pétersbourg, aligné à la place du titulaire habituel, Igor Akinfeev, qui se ressentait d'une vieille douleur de sa rupture des ligaments croisés d'un genou en août 2011.
Baros passe au travers
Malafeev a également brillé sur une frappe puissante du capitaine Tomas Rosicky (75e). La Russie est solide dans tous les compartiments du jeu. Dzagoev, le prodige du CSKA Moscou, a mis son équipe à l'abri à la conclusion d'un triangle amorcé par Shirokov et Pavlyuchenko, avant que l'attaquant de Tottenham, prêté au Lokomotiv Moscou, ne s'invente tout seul un but somptueux en se promenant dans la défense pour abattre Cech. Et dire que les Russes, notamment par Kerzhakov (33e, 64e, 70e), ont gâché pas mal d'occasions!
Mais côté tchèque Milan Baros n'a lui rien réussi du tout. Incertain jusqu'à la veille du match à cause d'une contracture à une cuisse, l'ancien lyonnais, qui évolue depuis 2008 au Galatasaray Istanbul, est passé complètement au travers de son match. Et il est sorti sous les sifflets de ses supporters en fin de rencontre. La Russie doit maintenant confirmer contre le pays organisateur, mardi à Varsovie. La Pologne est revancharde, après son nul contre la Grèce (1-1), mais les faiblesses qu'elles a montrées pourraient lui coûter très cher contre Arshavin et compagnie.
Par AFP

Ibra n'est pas prophète en son pays

Zlatan Ibrahimovic sera la superstar et le danger n°1 de la Suède à l'Euro 2012. Une situation qui peut paradoxalement poser problème à l'équipe, puisque l'attaquant rossonero crée une dépendance trop forte sur le terrain.




Pour la première fois en neuf ans, Zlatan Ibrahimovic n'a pas été sacré champion avec son club (même si les titres de 2005 et 2006 avec la Juve ont été retirés après l'affaire du Calciopoli). Et pourtant, les supporters rossoneri ne pourront pas blâmer le Suédois. "Ibra" a été la figure de proue du secteur offensif de l'AC Milan et a largement contribué à sa conquête de la deuxième place. Mais s'il a compilé 35 buts toutes compétitions confondues (28 en Serie A dont 10 sur penalty), l'attaquant lombard a éprouvé des difficultés dans les matches décisifs. Face aux petites équipes, en revanche, pas de problème. Mais la France et l'Angleterre n'en sont pas.
SA FORME DU MOMENT :
L'ancien Barcelonais a plutôt été régulier cette saison. Avec l'AC Milan, il a bien terminé l'exercice 2011-2012 et a pu profiter de plusieurs jours pour se reposer. Mercredi soir, il a ouvert le score face à l'Islande (victoire 3-2) en match de préparation, le dernier avant l'Euro pour les Scandinaves. Dans la foulée de sa reprise de volée victorieuse, il s'est même mué en passeur décisif pour Ola Toivonen.
SON EXPÉRIENCE EN GRANDES COMPÉTITIONS INTERNATIONALES :
D'abord refusé aux portes de la sélection de Bosnie-Herzégovine, Zlatan Ibrahimovic a connu des hauts et des bas sous la tunique suédoise. S'il est remplaçant lors de la Coupe du monde 2002 (il a alors vingt ans), on se souvient en revanche tous de son but en aile de pigeon inscrit face à l'Italie à l'Euro 2004. Malheureusement, il rate son tir au but lors de la séance fatidique en quart de finale face aux Pays-Bas. Deux ans plus tard, "Ibra" passe à côté de son Mondial allemand en ne trouvant aucune fois la faille malgré un statut de meilleur buteur lors des qualifications. A titre personnel, l'Euro 2008 lui laisse un meilleur souvenir : il inscrit deux réalisations mais la Suède ne franchit pas le premier tour. Les hommes d'Erik Hamrén ne s'étant pas qualifiés pour la Coupe du monde 2010, Zlatan Ibrahimovic va disputer en Pologne et en Ukraine son quatrième grand tournoi international.
SON REGISTRE EN SÉLECTION :
Si Zlatan Ibrahimovic est voué à occuper la pointe de l'attaque, le sélectionneur Erik Hamrén aime le faire jouer à un poste de meneur de jeu, derrière Johan Elmander. A cette place, il a notamment brillé lors d'un match de qualification en Croatie en inscrivant un but et une passe décisive. Mais cela n'éteint pas la dépendance de la sélection à son égard. Il aimante tous les ballons et quand il est dans un mauvais jour, c'est toute la Suède qui n'y arrive pas. "Des fois, l'équipe est même meilleure quand il ne joue carrément pas, nous assure Petra Thoren, journaliste du grand quotidien Aftonbladet. Il est très bon, mais c'est toujours délicat d'être dépendant d'un seul joueur." Le plus fâcheux, c'est que Zlatan Ibrahimovic a du mal face aux grosses nations, tout du moins celles à l'arrière-garde puissante. Face à de bons défenseurs, il est muselé, s'agace, joue de manière égoïste et donc brise l'élan collectif. Et la Suède se tire une balle dans le pied. Au cours des qualifications, "Ibra" n'a marqué aucun but contre le Portugal, le Danemark, l'Angleterre et les Pays-Bas. Les Oranje sont tout de même tombés face aux Suédois... mais alors qu'Ibracadabra ne jouait pas !
LA STAT : 16%
Zlatan Ibrahimovic a beau créer une dépendance au sein de sa sélection et avoir empilé les buts cette saison avec l'AC Milan, il n'a étrangement pas été l'homme de la campagne de qualifications. Il n'a inscrit que 16% des réalisations de la Suède. Soit 5 buts sur 31. Le bilan est tout de même honorable, mais d'un homme qui porte à bout de bras sa sélection, l'on pouvait s'attendre à un certain déséquilibre. A titre de comparaison, il a marqué 35% des buts de l'AC Milan cette saison.

Toulouse au métier

Le Stade toulousain, champion en titre, s'est qualifié pour la finale du Top 14 en dominant Castres (24-15). Face à des Castrais entreprenants et décomplexés, les Toulousains ont souffert mais ont bâti leur succès sur un réalisme chirurgical.




Le Stade toulousain verra le Stade de France pour la deuxième année d'affilée. Favori de sa demi-finale, le champion en titre défendra bien son Brennus la semaine prochaine mais pour y parvenir, les hommes de Guy Novès ont souffert, même tremblé avant de prendre le large dans la dernière ligne droite, ébranlés par des Castrais décomplexés. Car s'il est un constat indéniable, c'est que cette demie aura été beaucoup plus équilibrée beaucoup le craignaient. Dans un match sans essai, le leader de la phase régulière a joué la carte de l'expérience et du pragmatisme pour s'assurer un succès salvateur et plutôt large dans la dernière demi-heure.

A la pause, Toulouse ne menait ainsi que de trois points (15-12). Et encore, cela ressemblait à cet instant à un petit miracle alors que le Stade était réduit à treize après les cartons jaunes successifs de Fritz (34e) et Matanavou (37e). Un petit miracle aussi, trois minutes seulement après une incroyable occasion d'essai manquée par Max Evans. Sur un exploit personnel, le centre écossais du CO perçait au large avant de revenir intérieur et de filer en solitaire dans l'en-but... Mais un retour inespéré de Vincent Clerc l'empêchait de marquer. Le reflet de cette rencontre, qui aura été celle des opportunités laissées en route par des Tarnais incapables de convertir leurs temps forts. En face, les Toulousains se sont appuyés sur une organisation défensive extrêmement efficace pour maîtriser les débats. Et aussi sur un Luke McAlister des grands soirs...

McAlister tue les espoirs castrais

Car Lionel Beauxis (sorti à la 51e) n'étant pas en réussite, c'est le All Black qui a rapidement ses responsabilités pour devenir le chef d'orchestre des siens, en plus du maître artilleur. Au final, un sans-faute au pied (six sur six) qui a notamment permis à son équipe de toujours prendre les devants au tableau d'affichage. C'est lui qui ouvrait le score dès la 7e avant de passer une deuxième pénalité cinq minutes plus tard (6-0). Les buteurs castrais, eux, étaient moins précis. Tour à tour, Romain Teulet et Pierre Bernard rataient les occasions de ramener leur formation à portée avant de trouver enfin la mire. Trois pénalités et un drop réussis avant la mi-temps contre quatre pénalités et un drop pour Toulouse. Et à la 47e, l'ouvreur du CO donnait même quelques frissons aux hommes de Guy Novès, chahutés durant une heure en conquête, puisque son coup de pied permettait à Castres de revenir à égalité (15-15).

Globalement dominateurs dans les zones de ruck, les Toulousains s'en remettaient donc à leur homme providentiel. Replacé à l'ouverture, McAlister réussissait deux nouvelles pénalités pour donner une avance confortable aux siens (62e, 21-15). Cela ne suffisait toutefois pas à freiner les velléités tarnaises, entrevues jusqu'au coup de sifflet final. Ce samedi, il était loin où en 2010, dans ce même Stadium de Toulouse, les troupes du duo Travers-Labit étaient totalement dépassés par l'équipe la plus titrée de l'Hexagone en match de barrage... Cette fois, le CO est tombé les armes à la main. Et c'est encore McAlister qui a tué ses ultimes espoirs (72e, 24-15). Désormais souverains, les Toulousains pouvaient même offrir une ovation à William Servat (78e) pour son ultime sortie dans la Ville rose... Avant de revoir une dernière fois le Stade de France.